La contre-offensive des “petits”
Pour une fois, ce n’est pas le groupe KTM qui ouvre les hostilités, comprenez qui est le premier à lever le voile sur sa prochaine collection. Fantic, Beta et même Sherco ont grillé la priorité aux Autrichiens malgré, pour les Français, une gamme très remaniée ayant dû leur demander pas mal de travail. Pourquoi ce freinage ? On imagine, pour prendre l’ascendant commercialement sur celui qui occupe depuis maintenant quelques années le leadership sur le marché de l’enduro. Ça doit les énerver, à force ! Mais peut-être est-ce aussi parce que les Autrichiens n’avaient, à l’heure de boucler ces lignes, pas voulu abattre leurs cartes. Volontairement. Tout simplement pour ne pas perturber la carrière commerciale de leur millésime 2024 que l’on dit difficile, malgré qu’il soit inédit, performant et joli.
Conjoncture morose, météo désastreuse, tarifs en hausse, pas mal d’explications peuvent être avancées pour expliquer une réalité qui, hélas, touche toute l’industrie. On a ouï-dire, et ils nous l’ont confirmé, que les concessionnaires tiraient la langue en ce moment, quelles que soient les marques qu’ils vendaient. Ça craint et on le déplore, mais on est aussi heureux de constater que plutôt que de sombrer dans le défaitisme, nos petites marques européennes ont choisi d’aller de l’avant plutôt que de miser sur l’attentisme (même si chez Fantic, 2025 sera plutôt calme). Ça démontre une certaine foi en l’avenir et on aime ça, même si Marc Teissier, le boss de Sherco, nous a aussi confié que s’il avait investi 8 millions d’euros dans l’achat de machines-outils pour produire lui-même les boîtes de vitesses et carters moteur de ses motos, c’est qu’il n’avait pas le choix. Car dans l’industrie, qui n’avance pas… meurt !
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Vincent Boudet.