Entretien Manuel Lettenbichler, le rouleur compresseur du hard enduro.
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Manuel Lettenbichler, j’ai 25 ans et je viens d’un petit village, Kiefersfelden en Bavière, au sud de l’Allemagne. Je vis toujours là-bas, dans mon village d’enfance, c’est plutôt cool.
Quand as-tu commencé à rouler?
J’ai eu ma première moto à 5 ans. C’était une trial, une Beta automatique je crois. J’ai roulé dans la discipline jusqu’à mes 15 ans, jusqu’à ce que mon père, pilote d’enduro pour KTM, m’emmène avec lui à l’entraînement. J’ai adoré et maintenant, on en est là (rires).
Est-ce que tu peux nous résumer ta carrière ?
Folle, je dirais folle ! Ça n’a jamais été mon rêve de devenir rider professionnel, déjà. Bon, je suis content d’y être arrivé quand même, mais ça s’est fait presque naturellement. Comme je te le disais, je n’ai pas vraiment roulé jusqu’à l’âge de 15 ans, mais je trouvais ça plutôt correct d’être champion d’Allemagne de trial et de faire quelques tops 10 sur l’Europe. J’ai senti à ce moment-là que je pouvais faire plus si j’en avais vraiment envie, mais ça me branchait aussi d’être skieur freeride et pendant un an, je m’y suis consacré car j’adore skier (rires). Et puis, à 16 ans, j’ai participé une première fois à l’Erzbergrodeo et je l’ai fini ! A partir de là, ma carrière de pilote moto a vraiment décollé pour être ce qu’elle est aujourd’hui.
Tu viens de réaliser la saison parfaite en Hard Enduro, comment t’as fait ?
Je suis un peu sans voix à vrai dire. C’est un sentiment très spécial parce que toutes les courses sont différentes les unes des autres. Le format tout d’abord : la Romaniacs, c’est cinq jours de course, l’Erzberg est un sprint de 4 heures, chacune est unique. C’est déjà si difficile d’en gagner une ! Tout peut arriver en Hard Enduro, à tout moment, ta course peut s’arrêter. Je suis toujours plus ou moins abasourdi par ma saison et je peux te dire que je vais tout faire pour rester devant. Je veux aussi mettre en avant ce sport, car je sens qu’il génère un engouement énorme, même si peu de personnes se rendent compte à quel point c’est cool de rouler en montagne avec sa moto (NDR : c’est inter- dit, Letti…).
Mais quel est ton secret ? Beaucoup de gens veulent comprendre ce qui fait la différence chez toi…
Je ne sais pas vraiment. C’est sûr que je travaille beaucoup, mais j’essaye d’en profiter un maximum, de rester cool et relax. J’ai l’impression que cette façon de faire m’empêche de sur-réagir à la fatigue, au stress. Elle m’aide à rester calme et à être un pilote intelligent, à utiliser l’expérience acquise depuis mes 16 ans. Cela fait presque 10 années que je roule en Hard Enduro, donc ça pèse dans la balance. Pour moi, c’est ce sentiment d’être relax, détendu, qui fait ma force.
Je crois savoir qu’Ewa, ta copine, est nutritionniste, ça compte ?
Depuis que je suis devenu quasiment végétarien, que je ne mange que du poisson lorsque je voyage, ça m’aide beaucoup. J’ai juste essayé pour le fun et je me suis rendu compte que ça fonctionnait bien pour mon corps. Ce n’était pas du tout une obligation ou quelque chose de planifié. J’ai beaucoup cuisiné pendant le Covid et ça m’a donné envie de bien manger, sainement, car ça marche sur moi. Ma copine m’aide car elle est également physiothérapeute, c’est aussi un plus. Mais si j’ai envie d’une glace, je me la tape. Pareil pour des cookies (rires).
Une interview à retrouver en intégralité dans les colonnes d’Enduro Magazine numéro 128.