Billy Bolt a réalisé l’exploit d’être le premier champion du monde FIM de Hard Enduro, après avoir été le premier champion de feu la série WESS. Quelques jours après ce titre arraché au bout du suspenses face à son pote Manuel Lettenbichler, le grand Billy Bolt s’est ouvert au micro :
Lorsque tu as franchi la ligne d’arrivée pour devenir champion du monde, qu’as-tu ressenti ?
Billy Bolt : « Je ne sais pas exactement quelles étaient mes émotions, il y en avait beaucoup. C’était mon troisième titre mondial après le WESS et le SuperEnduro, mais il m’a semblé tellement plus « réel ». Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi. Le WESS en 2018, j’étais encore jeune dans ma carrière et j’ai simplement suivi le courant. Le SuperEnduro est arrivé pendant le confinement, donc j’ai manqué toute cette journée finale de tensions et de célébration après, aussi. Mais avec le Hard Enduro, c’était tellement plus intense parce que le résultat aurait pu différent. C’était un sentiment de soulagement d’atteindre l’arrivée, mais aussi d’exaltation d’être champion. »
Comment t’es-tu senti senti à l’approche de la finale, sachant que le titre était à portée de main ?
Dans la période précédant le GetzenRodeo, je pouvais sentir l’intensité de la course et la pression du championnat monter. J’avais du mal à savoir quoi faire de moi-même. La plupart du temps, je réfléchissais à ce que je devais faire et si je devais changer quelque chose à ce que je faisais. Devais-je faire des tests, chercher à m’améliorer ou faire plus de moto ? Je me disais alors de me détendre, j’avais gagné toute l’année, alors pourquoi changer les choses maintenant à ce stade. Ces quelques semaines ont été difficiles, j’ai juste essayé de rester détendu et concentré. »
La dernière course a été très tendue, puisque tu es passé de la tête à l’arrière de la course pour le titre. Était-ce stressant ? Que s’est-il réellement passé ?
Crois-le ou non, je n’étais pas trop stressé. Je ne roulais pas très bien parce que je m’étais blessé au doigt, celui de l’embrayage, lors de la course du matin et que j’avais du mal à être précis. J’avais aussi un problème à l’épaule gauche qui me faisait pencher en avant, ce qui me faisait baisser la tête. Je n’arrivais pas à appuyer correctement sur l’arrière pour avoir de la traction. Je savais que je ne pilotais pas bien, mais avec la piste si dure, je ne pouvais pas faire beaucoup mieux. Finalement, je me suis calmé, j’ai laissé mon rythme revenir et j’ai retrouvé des sensations sur la moto. J’étais sixième à ce moment-là, mais j’avais confiance en moi pour revenir là où je devais être. Je savais que j’avais la vitesse pour le faire et le temps était de mon côté aussi, donc je n’ai pas paniqué. J’ai même opté pour quelques lignes plus faciles pour éviter de gaspiller de l’énergie. Mon objectif à ce moment-là était de revenir à la deuxième place car je savais que c’était ce que je devais faire pour remporter le titre.
Il fut un temps où tu aurais pu craquer dans une situation de pression comme celle-là. Parle-t-on à un nouveau Billy Bolt ces jours-ci ?
A 100%. Il y a quelques années, le résultat n’aurait peut-être pas été le même. Ma tête aurait bouilli ! Le côté mental de laa course était une de mes faiblesses, mais maintenant j’ai l’impression que c’est devenu l’une de mes forces. Ces jours-ci, lorsque je suis dans une situation intense, j’arrive à contrôler mes émotions et prendre de meilleures décisions.
Qu’est-ce qui t’as le plus marqué sur le championnat cette année, en dehors du titre ?
« La victoire à l’Abestone Hard Enduro est un grand moment. Elle a donné le ton pour l’année et a montré le niveau auquel on était avec Mani. Nous n’avions pas roulé depuis si longtemps à cause de Covid, et je voulais faire mes preuves. La Red Bull TKO est le summum. C’était une grande victoire pour moi en tant que pilote. Nous avons eu beaucoup de problèmes pendant la semaine parce que les pièces de notre moto ont été retenues à la douane. Je n’étais pas sur ma propre moto là-bas. La bataille a été serrée et je l’ai gagnée dans le dernier tour. Pour moi, c’était un tournant dans le championnat. »
Quelle importance a l’équipe Rockstar Energy Husqvarna Factory Racing pour toi, surtout dans ces situations de pression ?
C’est simple : je ne voudrais être dans aucune autre équipe du paddock. L’environnement que nous avons construit est spécial. Nous allons tous dans la même direction et le moral est toujours au beau fixe. Pour la GetzenRodeo, même si Graham ne roulait pas, son mécanicien Damien Butler est venu à la course pour me soutenir. Cela montre à quel point nous sommes une équipe soudée. J’ai aussi l’impression qu’on me permet d’être moi-même. Ils me laissent continuer à faire les médias sociaux et les vlogs que j’aime parce qu’ils voient que cela me détend et ça profite à mon pilotage. Faire partie d’une équipe qui soutient toutes les choses que j’aime faire est spécial.
Mani Lettenbichler et toi avez mis la barre très haut cette année. As-tu aimé vos bagarres ?
J’apprécie les bagarres. Nous les apprécions tous les deux. Nous avons beaucoup de respect l’un pour l’autre et nous pouvons nous faire confiance pour y aller à fond, mais aussi en toute sécurité. Nous nous entendons bien et sommes de bons amis en dehors de la piste aussi.