En enduro comme dans tout autre sport, lorsque l’on évolue à un haut niveau, faire la différence avec les autres concurrents relève d’un « petit truc en plus » et ce petit truc en plus, c’est le mental. Tous les meilleurs athlètes le clament haut et fort, on gagne grâce au mental. Le mental pour gagner, soit. Rien de nouveau.
Pour prendre un autre exemple, l’enduro est très similaire à une autre discipline : le poker. Si ce n’est que vous êtes sur une moto plutôt qu’assis à une table et que c’est de toute évidence bien plus physique. Mais en termes d’attention, dans les deux cas, il est essentiel de rester concentré pendant toute la durée de la performance. Et pour jouer comme un pro, il faut être dans le moment présent (ou en pleine conscience).
Dans le cas de l’enduro cependant, on se doit d’être plus spécifique car l’enjeu est plus significatif. Un mental fort va permettre de contrôler son stress, de résister à la pression et de canaliser l’adrénaline qui monte à l’approche du départ. En moto, un écart et c’est la chute.
Prenez des courses comme la 24MX AlesTrem, la course est belle mais les chutes sont spectaculaires. L’Enduro du Touquet qui comme tout circuit sur sable, demande une maîtrise exceptionnelle.
Pour gérer les bosses, les freinages, les virages etc. il faut que le coureur soit capable de maintenir son attention tout au long de la course. Autrement dit, il doit être dans le moment présent à chaque instant. Interviewé récemment, le pilote Yamaha Marc Bourgeois avouait avoir encore à travailler ses fins de courses. Il est techniquement très bon mais il semble que le mental lui fasse défaut pour finir. Vitesse, technique mais sans un mental d’acier, on fait des erreurs qui nous privent d’aller au bout.
Être dans le moment présent, ça veut dire quoi ? Explications.
Cette notion d’être dans le moment présent n’est pas nouvelle, elle remonte à des traditions anciennes (bouddhisme) mais au cours de la dernière décennie, la pratique de ce que l’on appelle méditationde pleine conscience est apparue jouer un rôle clé dans la gestion du stress ou de la douleur.
La pleine conscience est cette idée de se poser en observateur de ses pensées. Non, nos pensées ne nous définissent pas. Ce ne sont que des pensées qui nous assaillent de temps à autre pour disparaitre ensuite. Elles nous ramènent au passé ou nous transportent dans le futur et nous empêchent d’être dans le moment présent. Notre esprit « vagabonde », on « pense à autre chose », on « est perdu dans nos pensées » etc… Autant d’expressions familières qui témoignent « du mal » dont nous souffrons.
Imaginez-vous lors d’une course : à l’approche d’un obstacle, votre esprit est ailleurs, vous n’êtes pas à 100% focalisé sur la gestion du virage ou de la bosse, vous manipulez le frein une demie seconde trop tôt, trop tard. Résultat, vous chutez ou vous perdez simplement quelques précieuses secondes.
Avec la pleine conscience on vit le virage, on ressent chaque sensation. Alors, si travailler son mental en amont pour préparer une compétition va de soi, n’oublions pas que le mental est clé et ce, à chaque instant de la course ou de la performance.