Le Touquet en moto électrique

Hugo De La Losa, soutenu par trois sociétés (Surain Motos, Exclusive Experience et AFA), a participé au début du mois à l’Enduropale au guidon d’une moto électrique, une VR (ex Quantya) qui a reçu une petite préparation au niveau du châssis et plusieurs modifications importantes au niveau électrique (Moteur, Batterie, BMS…) par Surain.
Hugo nous raconte son week-end un peu fou au Touquet…
«Au départ nous avions décidé de participer au Touquet en 2015. A deux mois de l’épreuve, une occasion s’est présentée d’y venir dès 2014. Malgré le peu de temps de préparation disponible, nous avons sauté sur cette opportunité. Le Touquet représente tout ce que, aux yeux du grand public, une moto électrique ne peut pas faire (machine performante, fiable, avec de l’autonomie et qui se ravitaille rapidement…). Si nous ne prétendions pas encore rivaliser avec une machine thermique de compétition, nous disposons d’ores et déjà d’un modèle fiable pour une utilisation tout terrain loisir et nous travaillons actuellement pour combler petit à petit l’écart de performance afin d’accéder à ce second niveau. Finir le Touquet cette année s’avérait un pari un peu fou mais peu importe jusqu’où nous irions, cela serait déjà riche d’enseignements pour notre développement des motos. Et ce fut le cas!

« Malgré le mauvais temps, le stand SURAIN n’a pas désempli du week-end. Les spectateurs et participants au Touquet se sont montrés curieux »

Avant de parler de la course, un des premiers éléments qui nous a surpris c’est l’engouement du public pour les machines électriques. Malgré le mauvais temps, le stand SURAIN n’a pas désempli du weekend. Les spectateurs et participants au Touquet se sont montrés curieux. A notre grande surprise, nous n’avons rencontré aucune critique mais de nombreux encouragements ce qui n’était pas forcément le cas quelques années auparavant lorsqu’on parlait de machines électriques à un public motard (tout terrain ou non). Peut être un signe que les temps changent…
Une moto facile
Ce qui nous a sauté aux yeux durant tout ce week-end c’est la facilité de notre machine. Facilité de préparation car pas de réglages de carburation, pas de fluide à vidanger, pas de crainte lors du passage au sonomètre… Facilité au démarrage. A notre arrivé au parc fermé le dimanche matin, il nous a fallu monter sur la machine et tourner la clé quand certains concurrents kickaient pendant de longues minutes. Le premier point positif est que la batterie de la machine n’avait pas descendue d’une barre même après deux nuits dehors alors que plusieurs machines thermiques équipées de démarreur électrique ont vu leur batterie complètement à plat. Les premiers mètres sur le sable ont aussi étaient révélateurs. En l’absence de vitesses à passer, la moto se montre extrêmement linéaire. De plus, nous avions régler la courbe de puissance dans cette optique. Résultat la moto tracte de façon efficace. Certes, ils nous manque encore beaucoup de puissance pour satisfaire un top pilote mais il y’en a déjà assez pour permettre à beaucoup d’amateur de passer sans s’ensabler.
Notre objectif sur le premier tour était d’économiser la batterie au maximum afin de voir lors du ravitaillement si l’on pourrait boucler les tours deux par deux. Sans pousser la moto trop fort et avec un vent de trois quart face bien soutenu, nous avons tourné aux alentours de 85km/h sur la ligne droite de la plage. L’an prochain, nous pensons donc facilement atteindre les 110km/h ce qui convient bien souvent à beaucoup d’amateurs.

« Facilité de préparation car pas de réglages de carburation, pas de fluide à vidanger, pas de crainte lors du passage au sonomètre »

L’attaque du reste du circuit bien plus mou à confirmer nos premières impressions. La moto ne tracte pas encore assez fort pour espérer sauter les vagues de sable mais elle est très efficace pour passer sans fatigue. Imaginez une machine où vous ne risquez aucun calage même en cas de chute, où vous n’avez pas l’embrayage à gérer donc pas de risque de chauffe à ce niveau (casse majeure au Touquet) et qui pèse 30kg de moins qu’une machine thermique. Une véritable arme pour de nombreux amateurs sur les courses d’endurance.
Malheureusement nous avons du abandonner au bout de 15min de course. Courroie de transmission primaire (entre le moteur et le kit chaîne) cassée car une des fixations moteur s’est légèrement desserrée. Nous avions protégé cet élément du sable mais elle nous a tout de même couter notre première participation. L’an prochain nous la remplacerons par un deuxième kit chaine que nous allons déjà mettre en place sur les machines enduro et supermotard qu’on commercialise.
A l’heure du bilan
Le bilan dans son ensemble est positif même si nous avons été déçu de ne pas aller jusqu’au bout des trois heures. En 15min, la batterie avait peu descendue et nous aurions eu suffisamment d’autonomie pour faire la course en changeant celle ci 3 à 4 fois. Nous n’avons pas rencontré non plus de chauffe moteur et nous travaillons dès à présent sur un modèle à refroidissement liquide pour l’an prochain. La moto a démontré de nombreux points intéressants sur lesquels on doit continuer de s’améliorer. Nous avons récupéré de nombreuses données sur le contrôleur et le BMS (Battery Management System) qui vont nous aider à progresser.»

« Sans pousser la moto trop fort et avec un vent de trois quart face bien soutenu, nous avons tourné aux alentours de 85km/h sur la ligne droite de la plage. L’an prochain, nous pensons donc facilement atteindre les 110km/h »