Martin Pugliesi est décédé le 19 juillet 2010 à l’âge de 18 ans, près d’Arles, en percutant à moto un câble tendu en travers d’une digue du Petit-Rhône, piste carrossable de 3.80 m de largeur. Depuis ce tragique événement, ses parents, Françoise et Jean-Michel Pugliesi, se battent pour toute la lumière soit faite sur la mort de leurs fils et que des câbles ne soient plus autorisés pour clore une voie de passage. Le Codever a suivi et soutenu la famille Pugliesi dans son combat. Voici son communiqué.
CODEVER – Communiqué de presse – Le SYMADREM est-il responsable de la mort de Martin Pugliesi ?
C’est la question à laquelle devra répondre le Tribunal Correctionnel de Tarascon, alors qu’il a entendu les parties pendant près de cinq heures, mardi 21 avril.
Afin de ne pas porter atteinte à la sérénité de la délibération, dont le résultat sera connu le 2 juin, nous nous contenterons d’un résumé factuel.
Le Président du Tribunal est revenu de manière détaillée sur les circonstances de l’accident et sur les éléments versés au dossier. Il a rappelé que l’ancien président du Symadrem, Michel Vauzelle, avait écrit dès 2003 aux maires des communes adhérentes pour leur signaler la nécessité de réglementer l’accès aux digues.
Il a souligné que la circulaire du 6 septembre 2005 (la fameuse «circulaire Olin») indiquait que : «Lorsque des obstacles physiques sont utilisés, pour des raisons de sécurité, il est recommandé de ne jamais tendre de câbles, de fils de fer et moins encore de barbelés, qui constituent des obstacles insidieux, invisibles pour un motard, et excessivement dangereux».
Il a ensuite demandé ce qui avait été fait entre 2003 et l’accident de Martin. Le représentant du Symadrem a admis que rien n’avait été fait jusqu’à ce funeste 19 juillet 2010. Les communes ont pris des arrêtés d’interdiction après l’accident.
Se basant sur un décret de 1932 et un arrêté préfectoral de 2003, le Symadrem défend l’idée que Martin et ses amis présents ce jour-là savaient que rouler sur les digues était interdit. Maître Viola prétend que Martin roulait trop vite pour s’arrêter à temps et qu’il est le responsable exclusif de sa propre «fatalité».
La famille de Martin, quant à elle, soutient que les digues ont toujours été utilisées par de nombreux et divers usagers, qu’ils soient piétons, cyclistes, cavaliers, motards, quadeurs… Que le chemin d’accès à la digue emprunté par Martin était dépourvu d’un panneau d’interdiction B0 (ce que le Symadrem ne conteste pas, expliquant que le panneau a été volé 15 jours avant l’accident), et que le danger représenté par le câble n’était pas signalé. Maître Mimran insistera sur le caractère «intrinsèquement dangereux» d’un tel dispositif.
Le procureur lui, considère qu’il est difficile de croire que Martin et ses amis pouvaient ignorer enfreindre la réglementation. Il craint la survenue d’un « Martin 2 », car les pratiquants continuent à rouler sur les digues malgré les panneaux indiquant l’interdiction et signalant le danger.
Le procureur estime néanmoins que l’existence de ce câble, tendu de manière «insidieuse» comme décrit dans la circulaire de 2005, est la cause exclusive de l’accident et donc du décès. Le procureur requiert contre le Symadrem une amende de 20 000 € et la publication du jugement soit dans la presse locale, soit dans les locaux du Symadrem.
Nous vous donnons rendez-vous le 2 juin pour connaître la décision.
Les pièges dans les chemins
Ils sont nombreux et variés : barbelés, chaînes, câbles, pieux, herses… On dénombre, depuis fin 2005, près de 50 victimes, dont une dizaine sont décédées.
Le Codever soutient et conseille les victimes de pièges dans les chemins dans leurs démarches, et milite depuis plusieurs années pour faire évoluer la législation en matière de fermeture des voies privées. Nous regrettons que le député Michel Vauzelle, qui avait déposé en 2011 une proposition de loi en ce sens, ait abandonné ce combat en 2012.
Source : Codever
Ce n’est pas parcequ’un gamin prend une digue en moto ou ce n’est pas autorisé qu’il faut le tuer….il y a donc un responsable qui doit répondre de cet acte prémédité… j’ai subi la meme chose il y a 30 ans et par chance je m’en suis sorti et je peux dire qu’un cable de 3 cm tendu est invisible et ce confond avec l’environnement de l’endroit, s’il y avait eu une barrière peinte en « blanc » ce gamin l’aurait vu et ses parents n’attendraient pas que justice soit faite..
Philippe Prygiel (enduriste de 60 ans)