La Val de Lorraine Classic, qui rassemble près de 700 pilotes de France et de l’étranger tous les ans, est sous la menace de la justice. En cause, une plainte pour « mutilations d’arbres » qui a été déposée contre les organisateurs, qui comparaîtront devant le tribunal judiciaire de Nancy ce vendredi 15 novembre selon nos confrères de France Bleu. En cause : des flèches et panneaux indicatifs agrafés sur les arbres, certains clous n’ayant pas été retirés après la manifestation de mars.
Les impacts de la Val de Lorraine Classic sur la forêt dénoncés
Raynald Rigolot, président de l’association écologiste Flore 54, est catégorique : « Une agrafe dans un arbre va le martyriser. Et vous avez ensuite un bois qui perd de sa valeur. » Selon lui, malgré les recommandations des autorités pour enlever les clous après la course, la majorité des arbres en restent encore marqués sur les communes traversées – seize en Meurthe-et-Moselle et une en Moselle. Flore 54, engagée de longue date dans la défense de l’environnement local, s’est portée partie civile dans cette affaire, exigeant un respect des arbres et des écosystèmes.
Dominique Grandieu, ancien organisateur de l’Enduro et maire de Faulx, se dit quant à lui incompris. « Quand on voit les éditions 2023 et 2024, où les pilotes et les organisateurs sont accompagnés de membres de l’ONF, de l’OFB et de gendarmes, on a l’impression qu’on ne s’attaque pas aux vrais problèmes, » déclare-t-il. Investi dans l’organisation de cet événement depuis 1999, M. Grandieu défend le caractère populaire et les retombées économiques de la manifestation, qu’il évalue à plus de 400 000 euros. « C’est une tradition, et on espère que cela perdure. »
Pour Dominique Grandieu, la préservation de la nature est prise en compte dans l’organisation de l’événement, notamment grâce à une collaboration avec les services de l’État pour éviter les zones sensibles et préserver les zones humides. Cependant, du côté de Flore 54, le dialogue semble rompu. « Nous n’arrivons pas à leur faire comprendre les enjeux de biodiversité, de pollution, de bruit, et de dégradation des espaces, » regrette M. Rigolot, ajoutant que les habitudes d’organisation doivent évoluer au regard des défis environnementaux actuels.
Alors que le tribunal de Nancy rendra son verdict dans les semaines à venir, cette affaire met en lumière les tensions croissantes entre événements sportifs populaires et impératifs environnementaux. Un enjeu de taille pour la Val de Lorraine Classic, qui devra, peut-être, adapter son modèle pour concilier traditions locales et respect de la nature.
Par Rich’.