Avec le regain de la pratique extrême, y voir de nuit comme en plein jour est redevenu à la mode. La technologie évoluant à grands pas, il est désormais possible de contenir dans un support de phare d’origine ce qui réclamait il y a encore peu une plaque carbone volumineuse, exposée aux chocs et très onéreuse. Pierre Pallut avait fait la lumière sur cette affaire dans Enduro Mag Spécial Extrême #3 en testant quatre systèmes et autant budgets différents, d’un peu plus de 50 euros à près de 500 euros. Un numéro toujours dispo par VPC et dans la veine de l’actuel opus 4 sorti en kiosque juste avant le confinement et dans lequel vous pouvez retrouver pas mal de tests du même acabit. Livrés chez vous en quelques clics sur http://www.boutiquecppresse.com
Klorophyl Light, après avoir relancé le concept des phares montés sur platines en carbone comme du temps de Racing Parts, s’est ensuite tourné vers des produits plus démocratiques. Tant en encombrement qu’en prix. Après la OrigiN, c’est son modèle Helios à moins de 200 euros à monter soi-même dans sa plaque d’origine qui est apparu l’an dernier. La solution aussi proposée par KTM et HVA dans leur catalogue d’accessoires, également depuis 2018 mais à 80 euros de plus.
Mais depuis 2019, l’américain BajaDesign est distribué par Oxy-Light. Kloro et Oxy, les nouveaux faux frères lumière se bagarrent depuis dans les paddocks où leurs produits cartonnent. Pour y voir clair sur le segment, on a voulu tester ces produits. Du kit ampoule LED proposé par Moraco à 59,95 euros, en passant par la Helios, le best seller de Klorophyl Light à 195 euros, et le produit du Power Parts KTM (aussi dispo chez HVA), restait à savoir lequel nous allions essayer chez BajaDesign. Pour être franc, on a pensé d’abord réaliser un match des phares entre 200 et 300 euros, avec en joker le super éco de Moraco. Seul hic, chez Oxi-Light pour du TPI à partir de 2017, y a d’abord le choix entre le kit Squadron Sport 26 W et 3 150 Lumens à 189,90 euros ou le kit XL Pro 40 W de 4 900 Lumens à 419,90 euros. Avec le premier, on était dans le coup niveau prix, quasi kif kif avec la Helios. Avec le second, on passait du simple au double rayon tarif, sans atteindre les 60 W de la Kloro. Mathieu, le fondateur de Oxi refusait le combat du prix, ses watts n’étant pas au poids. Il s’en défendait en mettant en avant la fabrication américaine des produits BajaDesign, donc une qualité qu’il estime supérieure. Garantie à vie de ces produits à l’appui, « zéro retour depuis six mois » d’activité en France. C’est son argumentaire. En face et avant lui, le made in France de David a aussi fait ses preuves et personne ne lui jette des sabots au visage dans les paddocks de l’Extrême Challenge à ce qu’on sache. De toute manière, on passe de 40 W à 80 W chez BajaDesign, inutile de chercher un 60 W en France. Adieu le combat au poids, il fallait trouver une autre solution.
On a donc choisi de tester plusieurs gammes de prix avec un critère unique : que le système se monte dans une plaque-phare d’origine. Quatre puissances (de 3 200 à 9 500 Lumens) et quatre fourchettes de prix (grosso modo de 50 à 500 euros ) afin de vous guider selon votre pratique.
Quel budget pour quelle pratique, voilà la question, place aux réponses…
BUDGET : -100 euros
MARQUE : RaceTech – MODELE : LED R3000 – PRIX : 59,95 euros
Disponible chez : http://www.moraco.fr
FICHE TECHNIQUE : Puissance : 32 W / 3 200 Lumens – Température de couleur : n.c. – Protection IP 68 – Durée de vie des LED : n.c.
Ce qu’on en pense : Bien mieux que l’origine
RaceTech propose une solution basique. Une ampoule LED vient remplacer celle d’origine. Facile et pratique sur le papier, ne vous risquez pas à déballer le carton un quart d’heure avant votre sortie. Car si côté ergonomie, la plaque-phare et le bloc optique sont conservés et ne pose donc aucun problème, les connectiques ne sont pas « plug and play » mais trois fils nus sont prévus pour un montage « universel ». Entendez par là qu’en l’état, l’ampoule RTech ne se monte sur aucun modèle dans les règles de l’art si vous n’êtes pas un professionnel. Julien de RS Concept, notre préparateur et technicien du jour, nous a indiqué qu’une cosse d’origine ne se détaillait pas et qu’outre le fait qu’il faille l’acheter par paquet de cinq ou dix selon les modèles, il fallait en plus être équipé d’une pince à sertir pour réaliser le montage. La seule solution pour pouvoir rebrancher votre ampoule d’origine ou ne pas faire du travail de cochon en pratiquant des épissures. Moraco qui possède un atelier gagnerait à proposer ce service à la commande en livrant un produit, peut-être plus cher de dix ou quinze euros, mais vraiment « plug and play » selon votre moto. Attention tout de même à bien bouché l’orifice accueillant la veilleuse sous peine que le bloc ne se comble de saletés. Et n’ai moins apprécié l’envers du montage avec un mini ventilateur sur le faisceau qui se balade derrière le plastique. Surement possible de peaufiner ce montage mais encore du temps en plus dans le garage et moins sur la moto… Dommage tant le rapport éclairage/prix est vraiment bluffant. Certes il ne faut pas s’attendre à attaquer comme en plein jour avec un prix aussi bas, mais pour rejoindre son point de départ tranquillement et en sécurité, ce produit suffit amplement. Rien à voir avec l’ampoule d’origine qui ne peut être considéré comme utilisable que sur route.
NOTE ENDURO MAG : 10/20
Performances : 2/5 – Facilité de montage : 1/5 – Ergonomie : 4/5 – Rapport qualité prix : 3/5 – TOTAL : 10/20
BUDGET : – 200 euros
MARQUE : Klorophyl Light – MODELE : Helios – PRIX : 195 euros
FICHE TECHNIQUE : Puissance : 60 W / 5 000 Lumens – Température de couleur : n.c. – Indice de protection : IP 67 – Durée de vie des LED : 30 000 heures
Ce qu’on en pense : 60 W pour 200 euros, c’est fort !
On passe aux choses sérieuses en termes d’éclairage avec la Helios. Dernier modèle du fabricant auvergnat Klorophyl Light, ce produit a le précieux avantage de se faire bien plus discret et compact que les plaques phares alu/carbone qui avaient jusque-là fait les heures de gloire de la marque. Seul bémol notoire, le bloc optique arrondi en aluminium étanche semble bien costaud mais il vient dépasser du plastique de la plaque et s’offre plus volontiers aux impacts, ce qui lui vaut de perdre deux étoiles au chapitre « Incorporation dans la plaque ». Dommage car sans cela elle obtenait la meilleure note de ce test. À noter que le « plug and play » ne s’offrira qu’aux modèles injectés. Pour les autres, l’achat et le montage d’un redresseur sera nécessaire. 69 euros le boitier IEG. En action, rien à voir avec la RTech, il m’est désormais possible d’attaquer fort sur la boucle d’essai mêlant technique et rapide. Le faisceau lumineux est très blanc, plus que ses concurrentes, notre fabricant tricolore ne communique d’ailleurs pas sur la température de couleur offerte par la Helios. Aucun problème sur cet essai, mais possiblement gênant dans des conditions poussiéreuses ou humides où la réverbération des feuilles viendra occulter certains détails du terrain là où une teinte plus jaune serait plus appréciable. Mais la Helios reste le meilleur rapport qualité/prix pour ceux qui souhaitent prolonger le plaisir jusqu’au bout de la nuit, en rando ou en compétition, et surtout la solution qui peut s’appliquer à presque toute les 2T actuelles, injectées ou pas, moyennant un surcoût.
NOTE ENDURO MAG : 17/20
Performances : 4/5 – Facilité de montage : 5/5 – Ergonomie : 3/5 – Rapport qualité prix : 5/5 – TOTAL : 17/20
BUDGET : – 300 euros
MARQUE : KTM – MODELE : Référence 79614901000 – PRIX : 274,44 euros
Disponible chez :http://www.ktm.co
FICHE TECHNIQUE : Intensité lumineuse : n.c. – Puissance : n.c. – Température de couleur : 5500 kelvin – Indice de protection : n.c. – Durée de vie des LED : n.c.
Ce qu’on en pense : Un ton en-dessous du Helios
Avec l’engouement pour les courses Xtrem et ses pilotes trustant les premières places, les autrichiens n’ont pas trainé à étoffer encore un peu plus le catalogue PowerParts en proposant leur propre bloc optique LED. S’il ne porte pas de nom commercial mais une référence catalogue, vous l’aurez certainement remarqué sur la moto de Jarvis à Alès. S’il y a certainement du marketing là-dessous, on sait que ces champions n’hésitent pas à prendre les libertés nécessaires pour gagner lorsqu’il s’agit d’équiper leur machine. Si Graham utilise le système maison, c’est qu’il estime qu’il est performant. L’anglais, comme ses concurrents, misent en effet plus sur leurs éclairages de casque et la 24MX Alestrem ne se termine que rarement à la nuit pour ces cadors, il faut aussi le préciser. Design parfaitement intégré (un peu moins pour le modèle HVA qui d’origine dépasse du support plastique) et facilité de montage sont bien entendu au rendez-vous sur notre 300 EXC du soir. La finition est l’incorporation au design sont les plus réussies. Nous ne vous avons pas communiqué la puissance décrite par KTM qui est une « intensité de 1500 Lumens », pas du tout en rapport avec le rendu sur le terrain. La teinte de l’éclairage, bien plus jaune que la Helios, est agréable et correspond bien elle aux 5 500 kelvin annoncés. Légèrement moins efficace que la Klorophyl, l’éclairage proposé m’est tout de même suffisant pour attaquer. Ce léger déficit est compensé par une ergonomie parfaite pour ceux qui flirtent souvent de trop près avec les arbres. A noter que ce produit n’est disponible que pour KTM et HVA mais surtout seulement pour les modèles injectés, son application est donc bien plus limitée, comme la solution Baja designs.
NOTE ENDURO MAG : 16/20
Performances : 3,5/5 – Facilité de montage : 5/5 – Ergonomie : 5/5 – Rapport qualité prix : 3/5 – TOTAL : 16/20
BUDGET : – 500 euros
MARQUE : Baja Design – MODELE : XL 80 – PRIX : 479,90 euros
Disponible chez :www.oxi-light.com
FICHE TECHNIQUE : Puissance : 80 W / 9 500 Lumens – Température de couleur : 5000 kelvin – Indice de protection : IP 69K (étanche jusqu’à 2,5 m) – Durée de vie des LED : 49 930 heures
Ce qu’on en pense : Réservé aux modèles à injection
La Baja Designs 80 Watts se positionne clairement comme un produit haut de gamme. Importée des USA par Oxi-Light, une société installée dans le limousin, il s’agit ici de son produit haut de gamme. Une référence qui ne peut se monter que sur les modèles dotés de l’injection, soit les 4T du marché mais seulement les KTM et HVA en 2T. Pourquoi ? Tout simplement car l’allumage des autres modèles n’est pas assez puissant pour alimenter cet accessoire. Le truchement d’un régulateur-redresseur n’y changera rien. Un produit très spécifique donc, qui le pénaliserait fortement si plus d’une enduro sur deux n’étaient pas des autrichiennes. A noter aussi que Oxi propose un interrupteur 100%/20% qui permet de limiter la puissance de la XL80. Pourquoi ? Pour éviter dans une côte par exemple où vous allez solliciter le démarreur et le ventilateur que la batterie ne se vide trop. Inutile dans ce genre de section d’y voir à 200 mètres. Une option à 44,90 euros. Un ton au-dessus en termes de performances, 80W contre 60W la Helios de Klorophyl par exemple, elle l’est aussi au niveau de son tarif qui est presque 2,5 fois plus cher que la Klorophyl testée ! Super bien intégrée, de belle facture, cette optique permet d’évoluer comme en plein jour, disons le « cash ». La puissance du faisceau est assez impressionnante pour un bloc optique aussi compacte. Un vrai plus pour les compétiteurs s’attardant sur l’efficacité et le résultat plus que sur le tarif. Pas indispensablen revanche pour une pratique nocturne loisir.
NOTE ENDURO MAG : 18/20
Performances : 5/5 – Facilité de montage : 5/5 – Ergonomie : 5/5 – Rapport qualité prix : 2,5/5 – TOTAL : 18/20