Depuis le 10 janvier, la circulation en interfile (CIF) est officiellement reconnue dans tout l’Hexagone. Après huit années d’expérimentation et quatorze ans de revendications de la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), cette pratique, autrefois controversée, intègre enfin le Code de la route.
Les grandes lignes de la légalisation
La CIF, auparavant limitée à 21 départements, est désormais autorisée sur l’ensemble du territoire français. Cette mesure concerne principalement les routes et autoroutes à deux chaussées séparées par un terre-plein central, où la vitesse maximale autorisée est égale ou supérieure à 70 km/h. Parmi les axes emblématiques touchés par cette réforme figure le périphérique parisien.
Conditions d’application
Pour garantir la sécurité de tous, des règles strictes encadrent cette pratique :
- La CIF est autorisée uniquement entre les deux voies les plus à gauche.
- La vitesse des motards en interfile ne doit pas dépasser 50 km/h.
- Si une des files est à l’arrêt, la vitesse maximale autorisée tombe à 30 km/h.
- Les motards doivent avertir de leur intention de s’insérer en interfile via leurs clignotants.
- La largeur des deux-roues est limitée à un mètre pour éviter tout risque de collision.
- Pour les véhicules de la catégorie L3e ou L5e d’une largeur d’un mètre maximum (2-3 roues motorisés sans side-car)
- Sans dépasser un autre véhicule déjà présent dans l’interfile
- En reprenant sa place dans le courant normal de la circulation, après avoir averti de son intention les autres usagers (usage du clignotant), lorsque les véhicules, sur au moins une des deux files, circulent à une vitesse supérieure à la sienne.
- Lorsqu’aucune des voies de circulation sur la chaussée n’est en travaux ou couverte de neige ou de verglas sur tout ou partie de sa surface
- Pour les véhicules de la catégorie L3e ou L5e d’une largeur d’un mètre maximum (2-3 roues motorisés sans side-car)
- Lorsque, en raison de sa densité, la circulation s’y est établie en files ininterrompues sur toutes les voies, y compris celles réservées, le cas échéant, à la circulation de certaines catégories particulières de véhicules ou d’usagers (exemple : voies de covoiturage, voies olympiques…)
Une mesure bénéfique pour tous
Cette avancée réglementaire offre un cadre clair pour une pratique déjà largement adoptée. Selon la FFMC, elle contribue à réduire les embouteillages et renforce la sécurité des motards en prévenant les comportements imprévisibles.
En cas de non-respect des règles, des sanctions peuvent être appliquées, visant à responsabiliser les usagers et à garantir une cohabitation sereine entre automobilistes et motards.