Champion de France en titre de cross-country et animateur du championnat de France d’enduro depuis des années, Anthony Geslin est le genre de pilote qui ne fait pas de bruit, mais qui fait le métier. A fond, envers et contre tout : le manque d’argent, de moyens, de temps, les blessures et les obligations familiales… Un vrai guerrier que seule la passion emmène.
Salut Anthony, peux-tu faire les présentations pour commencer ?
J’ai aujourd’hui 29 ans, mais j’ai commencé la moto à 4 ans. C’est mon père, crossman et enduriste, qui m’a mis sur un Yamaha PW 50. Mais jeune, je faisais pas mal d’autres sports extrêmes, du BMX race, du ski, du VTT de descente et du surf. J’ai touché un peu à tout, mais je ne pratiquais que la moto et le BMX en compétition. J’ai commencé mes premières courses à 6 ans. Sinon, je suis né à Biarritz et j’habite aujourd’hui à Bayonne. Un vrai basque (rires) !
Quand la moto a-t-elle pris le dessus sur les autres sports ?
Je voulais être bon partout et je pratiquais souvent les sports évoqués, mais la moto a toujours eu une place à part. C’est à 19 ans, en 2013, que je me suis dit qu’il fallait que je tente ma chance et devienne pilote. Je me suis donc entraîné beaucoup plus l’hiver précédant la saison et ça a payé puisque j’ai été repéré par l’Equipe de France Armée de Terre/FFM.
Tu roulais déjà en enduro ?
Oui. J’ai roulé en motocross jusqu’à 16 ans. Je suis de la génération des Dylan Ferrandis (NDR : multiple champion US MX et SX) et Maxime Desprey (multiple champion de France MX et SX). Je participais au championnat de France Cadet ainsi qu’au championnat de France de Supercross 85 quand on a appris que Honda lançait un challenge enduro pour les jeunes sur 50 HM. C’est le centre EC2M de Michel Mérel qui l’avait mis en place. Le principe était simple : on te mettait une moto à disposition et tu n’avais qu’à venir sur les courses. J’ai essayé et comme j’avais remporté les sélections au terme des épreuves sportives et moto, j’ai pu faire la saison. J’ai ensuite passé le permis moto, en 2011, et l’année d’après, je me présentais sur le championnat de France Espoirs en 125.
Tu t’es donc retrouvé en enduro presque par un concours de circonstances ?
C’est vrai qu’à cette époque, je me laissais un peu guider, mais je voulais quand même découvrir cette nouvelle discipline. Ce que j’aimais, c’était faire de la moto, et l’enduro, je trouvais ça cool. J’ai pris des branlées au début, surtout en 50. J’étais petit. Mais ça forge ! A l’époque, avec mon père, on n’avait pas les connaissances d’aujourd’hui, que ça soit au niveau de l’entraînement physique, de la nutrition, de la préparation de la moto, de l’organisation sur les épreuves… Du coup, j’apprenais sur les courses et lors des stages du Collectif Espoirs auquel j’avais été intégré. Pierre- Marie Castella, l’entraîneur fédéral, a alors créé une base de travail pour moi et m’a appris plein de choses.