Ludivine Puy ne manque pas d’humour et de fair play pour commenter le dernier GP en Italie, où Laia Sanz a pris un ascendant certain sur la double championne du monde.
Lors du GP d’Italie, Laia Sanz a réussi une performance qu’elle n’avait pas pu réaliser au Portugal. Elle a gagné les deux manches du Grand Prix d’Italie, inscrivant les 40 points (en finissant la journée de dimanche avec une fracture à un orteil !). Elle est toujours en tête du championnat avec 12 points d’avance sur la Française Ludivine Puy, à une épreuve de la fin de saison, qui sera disputée au mois d’octobre à Brignoles (France). Ludivine, en difficulté cette saison, nous fait partager ses impressions, non sans humour et fair-play !
« Me voilà rentrée d’Italie ou je disputais la 3e épreuve du championnat du monde de Trial… Pardon? Vous dites? Excusez-moi on vient de me dire que je me suis trompée, en fait j’ai participé à une épreuve d’ enduro, j’aurais cru le contraire…
Soyons sérieux un peu, j’ai mis quelque temps pour vous rédiger mon compte-rendu parce qu’il est vrai que j’ai eu besoin d’un moment pour digérer ce week-end particulier. L’épreuve a été extrêmement difficile et compliquée à gérer pour la plupart du plateau de pilotes et particulièrement pour les filles qui ont dû accepter des difficultés que les garçons n’auraient pas accepté il y a dix ans au début des extrêmes : entre les difficultés techniques et une température extérieure supérieure a 40 degrés rien n’était simple !
Le GP se déroulait donc à Castiglion Fiorentino (patrimoine mondial de l’Unesco), un endroit magnifique que je connaissais car j’étais venu en 2009 pour la finale de l’Europe et je me souviens en avoir baver. Les spéciales d’enduro et cross étaient similaires à celles du passé mais l’extrême était inédite.
Lors de mes repérages je constate de suite que pour moi ça va pas être simple car j’ai face à moi des zones de trial…
La journée de samedi confirmera bien mes inquiétudes car je tombe 7 fois en tout dans l’extrême ! Je suis incapable de franchir certaines zones et ce sera la même dans l’enduro test ou nous avons une rivière à franchir ce qui transforme cette « ligne » en « extrême ». Je finis seconde à plus de 5 min.
J’aurais pu gagner la journée ! Le soir, arrivée au paddock, Laia a pris le Pré finish à l’envers, ce point de règlement est sanctionné par une mise hors course immédiate… Un représentant du jury m’a dit : « normalement tu as gagné que fais tu » ?
Elle méritait de gagner, je leur ai dit de ne rien faire, je ne serais pas fière de vous écrire : « j’ai gagné la course dans le paddock… »
Le soir, je suis ensuite allée marcher jusqu’à 21 heures dans les spéciales pour essayer de trouver des solutions pour le lendemain, mais je constate que les spéciales ne se sont pas arrangées, c’était mon anniversaire mais cela n’était pas un cadeau…
Dimanche, je suis déterminée à ne pas prendre 5 min par Laia, je me suis accrochée et battue toute la journée, j’ai tout de même eu vraiment beaucoup de mal techniquement, j’étais de plus malade tout le dernier tour je pense à cause de la chaleur.
Je termine encore seconde, à 2 min de Laia. Je suis déçue mais techniquement je n’avais pas de solution : c’était du trial ! Cette année le championnat du monde féminin commence à prendre une mauvaise orientation je pense, les épreuves sont bien trop dures pour la majorité des filles, nous n’avons plus de « coupantes », les mêmes temps que les garçons pour faire les CH et bon nombre de filles se sont blessées et ont casser le matos ce week-end… Je crains un découragement mais je peux comprendre les filles qui viennent de loin ne sont pas aidées se blessent ou cassent le matos, c’est dommage mais avec cette orientation je ne donne pas cher de la peau du Championnat du monde féminin pour l’avenir… »
Ludivine Puy donne rendez-vous à tous ses supporters le week-end prochain à Chabreloche.