Déjà, dans le dernier numéro, on vous annonçait que le champion du monde en titre, Steve Holcombe, était proche du doublé avant la finale en Allemagne. L’Anglais n’a pas tremblé en s’imposant tout simplement les deux jours en EnduroGP comme en E3. Il ajoute donc deux nouveaux titres à un palmarès qui s’étoffe à vitesse grand V.
Très franchement, il ne va pas être facile de se mettre en travers de la route de Steve “Wonder” Holcombe dans les années qui viennent tant le jeune semble dominer son sujet, ne pas ressentir la pression et prendre tout ce qui arrive avec philosophie. Un package complet. Songez qu’il a tout de même scratché 55 spéciales cette saison, contre 28 pour Salvini, son plus proche adversaire, ou 21 pour Remes, et remporté 6 journées sur 15 malgré l’ouverture dans la neige ou ses ennuis mécaniques. Je ne vous parle même pas du titre E3, où sa domination a été encore plus sans partage, seuls Jukola (dans la neige), McCanney (en Espagne) et Nambotin (au Portugal) ayant réussi à lui piquer une victoire.
En tête une partie de la saison, puis dauphin d’Holcombe, Alex Salvini a bien mal terminé l’année, avec une casse mécanique lors de l’ultime journée. Du coup, le grand Rital passe de la 2e à la 4e place en EGP mais, surtout, perd le titre E2 qui lui était promis au profit d’Eero Remes. Même Larrieu, 2e final, le coiffe sur le poteau du E2. Dur pour celui qui avait réussi un come-back au premier plan sur sa Husky privée après une période noire chez Beta. De fait, c’est Brad Freeman, un autre jeune Anglais sur Beta, qui termine second de l’EGP. Le champion Junior en titre remporte le titre E1 dès son arrivée chez les grands et facile… 100 victoires de spéciales contre 37 à son dauphin Jamie McCanney, 10 victoires de journées sur 15, autant dire qu’il n’y a pas eu photo pour ce titre non plus, à l’image du E3.
Le plus jeune des frangins McCanney n’a ainsi pas pu faire grand-chose, comme le 3e du championnat, notre Antoine Basset national, toujours solide au poste. Il n’empêche qui si les Français ont joué placés, Larrieu comme Nambotin terminant vice-champion et Basset 3e, ils n’ont pas eu vraiment la vitesse pour jouer avec les patrons de l’EGP, le meilleur étant Larrieu, avec la 5e place. Loin des ambitions de victoire affi chée en début de saison… Quant à Nambot’, il assume à chaque occasion, en laissant entendre qu’il ne possède tout simplement plus le physique ni la vitesse pour s’imposer. La fin d’une ère, voire d’une légende… Une bonne nouvelle, quand même, chez nos seniors : Anthony Geslin, 4e de l’E3, termine meilleur privé de la saison. Belle récompense pour le Basque qui est monté cinq fois sur le podium.
Chez les Juniors, Matteo Cavallo était déjà titré avant la finale, son compatriote Andrea Verona occupant tout aussi solidement la seconde place. C’est notre Français Théo Espinasse qui a créé la sensation en Allemagne, en remportant la seconde victoire de sa carrière (après l’Estonie) dans la catégorie le dimanche. Le samedi, c’est un “remplaçant” australien, Wil Ruprecht, qui s’était imposé pour sa première en Mondial. De quoi faciliter la recherche d’emploi… Au final, Théo Espinasse échoue au cinquième rang de sa première saison mondiale scratch junior, et vice-champion E1.
Les Youth connaissaient eux aussi déjà leur champion : le Chilien Ruy Barbosa, qui termine devant le Néo-Zélandais Hamish Macdonald et l’Anglais Dan Mundell. De quoi donner une vraie dimension à l’appellation “championnat du monde”. Enfin, la coupe du monde Féminines se jouait sur cette seule finale allemande. Sanna Karkkainen, Finlandaise, s’impose les deux jours face à Livia Lancelot. La championne du monde de MX était venue se tester en vue des ISDE qu’elle disputait pour la France, et on peut dire qu’elle a plus que rempli le contrat. Dommage toutefois que les filles, avec une seule épreuve, soient traitées comme la cinquième roue du carrosse…