Vous devriez le remarquer, il y a un dénominateur commun à tous les articles de ce 129e opus d’Enduro Mag : la passion. Derrière chaque page, il y a cet attachement profond et viscéral à cette discipline jouissive qu’est l’enduro. Ça ne vous a pas marqué ? Vous avez déjà roulé sur une ch’tite 125 et attaqué comme un boutonneux de 16 piges, à faire chauffer les galettes de votre pisse-feu dans le moindre appui qui se présente ? Quel kif ! Vous pensez que Sébastien Guillaume ne tient pas comme à la prunelle de ses yeux à sa 300 WR Husqvarna de 2010, la machine avec laquelle il a remporté la même année les 6-Jours et qu’il conserve amoureusement avec ses quatre autres 300 victorieuses ? Il lui arrive de descendre à la cave pour les regarder, parfois.
À votre avis, qu’est-ce qui a motivé les membres du moto-club de Privas, l’organisateur de la Castagn’Hard, à travailler pendant des mois sur l’organisation de cette première ? Qu’est-ce qui pousse l’Anglais Steve Holcombe à continuer la compétition après 9 titres mondiaux et un compte en banque bien rempli ? Et Anthony Geslin, ce presque trentenaire, pourquoi démarche-t-il encore les artisans de son coin si ce n’est pour se payer ses saisons du France ?
Tonio Meo n’avait qu’une chose à gagner à rouler sur l’Alestrem en Honda 125 de quatre décennies : des courbatures, puis un bon mal de dos ! Johnny Aubert avait trouvé un job avant de devenir ambassadeur KTM et guide moto. Il réparait des véhicules utilisés par La Poste avec son beauf pour un salaire très correct. Et des horaires bien cool… Mais non, pour lui aussi, la passion était trop intense. Et être sevré de moto, trop douloureux. Il lui fallait “supporter le manque”, un truc inconcevable pour lui.
Ceci pour te dire, ami lecteur, qu’on te souhaite autant de plaisir à lire ce numéro qu’on en a pris à l’écrire et qu’une fois la page 116 atteinte, tu pourras retourner presto sur ta machine pour pratiquer notre passion : sillonner les chemins de notre beau pays !
Vincent Boudet