Christophe Nambotin en a encore en réserve pour les petits jeunes qui voudraient le déboulonner de sa place : champion de France de cross-country malgré une saison raccourcie, vice-champion de France E1 et toujours auteur de prestations tout à fait remarquables en classiques, le Normand d’adoption ne possède pas un palmarès en or massif pour rien. A court de guidon chez KTM, Nambot’ a trouvé refuge chez Sherco, et plus on y pense, plus on se dit que cette association fait sens… On a passé un petit coup de fil à cette légende de l’enduro français pour connaitre son état d’esprit. Spoiler alerte : Christophe Nambotin va bien. Pour les plus curieux, continuez ici :
On t’a quitté sur une KTM, on te retrouve sur une Sherco, comment ça s’est fait ?
Eric Bernard m’a prévenu que KTM allait supporter des teams, mais plus directement un pilote, et qu’il n’y aurait plus de salaire pour le pilote dans le deal. Donc ça fermait un peu les portes avec KTM France. Je connais Jordan Curvalle (le manager Sherco) depuis longtemps, on était coéquipier en 2008 quand on a gagné les ISDE, on se côtoie depuis sur les épreuves, donc avant de me dire que j’allais arrêter faute de guidon en rapport avec ce que j’ai fait avant, j’ai appelé Jordan. Je ne savais pas à l’époque que Jérémy (Tarroux) allait arrêter avec l’usine et aller avec Didier Valade. Je lui ai demandé si un programme France pourrait l’intéresser. Il m’a rappelé quelques jours après pour me confirmer son intérêt, qui pourrait même déboucher sur une collaboration sur du plus long terme. Avec l’encadrement des jeunes pilotes, par exemple. Je lui ai dit que oui, ça m’intéressait, même si je n’ai signé qu’un an pour montrer que je ne voulais pas m’installer dans un fauteuil.
Quel est ton programme ?
Le championnat de France et les classiques, comme l’an dernier globalement, et pourquoi pas quelques courses de renom à l’étranger, type La Chinelle (en Belgique) ou des courses de ce genre. J’aimerais aussi, pourquoi pas, faire une épreuve de cross-country pour Thierry Chevrot, le promoteur, qui fait du super boulot sur ce championnat. Ça permettrait de montrer la Sherco en XC, et de porter la plaque numéro 1. Je n’en ai pas encore parlé avec Jordan, c’est dans un coin de ma tête pour le moment. Mon autre rôle est aussi faire partager mon expérience aux jeunes au niveau de la préparation. Antoine Magain, par exemple, est très motivé pour partager sa préparation avec moi, ici ou quand je vais rouler sur d’autres spots. Donc je vais faire cette saison en tant que pilote, et profiter de cette année pour réfléchir avec Jordan comment on peut travailler ensemble pour la suite.
Tu te vois rouler un an seulement ou plus si affinités ?
Disons que maintenant, je me projette année par année. Si je roule, c’est important d’être prêt, et il faut voir si j’ai l’envie d’avoir envie. Je m’attends chaque année à ce que ça soit ma dernière, parce que je veux être à la hauteur si je roule, pouvoir accepter la charge de travail pendant l’hiver, par exemple. Dans ma tête, je pars pour ma dernière année pour me préparer correctement. On fera le point en fin de saison, en fonction de ma fraîcheur, des résultats obtenus. L’idée est de s’intégrer à la structure Sherco, apprendre à connaître le fonctionnement et les pilotes pour préparer la suite.
Tu vas rouler avec la 300 2T, tu l’as essayé ?
J’ai roulé avec la moto de championnat de France d’Antoine Magain quand je suis descendu à l’usine. Mais j’avais un peu coupé avant, le but n’était pas de forcer. J’ai eu de bonnes sensations sur la moto. Il y a beaucoup de puissance, c’est bien. On a quelques ajustements à faire pour mon style de pilotage, notamment la rendre un peu plus souple sur les bas-régimes. Je suis un pilote qui utilise beaucoup ces régimes-là. Mais la base est très bonne, je ne suis pas inquiet. L’an dernier, j’avais opté pour la 250 4T parce que c’est une moto facile, qui consomme peu, donc pour le cross-country c’était l’idéal, mais j’aime avoir plus de puissance. Je n’attaque pas comme il faudrait avec la deux et demi. Et là, l’idée va justement être de calmer la bête, parce que niveau puissance on est bien. Niveau châssis, pas de problème, je sais que la base est saine, les suspensions sont signées KYB, aucun souci. Après, ce qui est important c’est de l’adapter à mon pilotage, de créer une fusion entre le pilote et la moto et je pense que ça va être facile à obtenir. Je vais attaquer l’entraînement début janvier, on va voir comment ça va se passer ! C’est bien pour moi comme pour la marque.
Ainsi, on retrouvera Christophe Nambotin pour au moins une saison encore en tant que pilote, et ça fait plaisir !