Elle est leucémique, il est insouciant. Ils se rencontrent, ils s’aiment, ils rêvent, elle succombe à sa maladie. Par amour et pour tenir sa promesse de réaliser leurs rêves, il va porter son deuil sur les routes africaines. Une errance de seize mois entre rires et larmes, douleur et renaissance. Le récit d’un amour fou et d’une aventure en moto à la découverte d’une Afrique authentique. Un témoignage sensible, écrit plus de dix ans après, dont vous ne sortirez pas indemne.
(…) Il m’aura fallu dix ans, un accident de moto et un bassin fracturé pour terminer ce livre souvent recommencé, toujours inachevé. Dix ans, c’est long. Que reste-t-il de tout cela ? De la souffrance est né le rêve. Le rêve a enfanté d’un nouveau moi, il a donné naissance à l’homme que je suis désormais. L’Afrique m’a avalé comme un boa avale sa proie. Elle a commencé par me gober, puis m’a digéré tout au long de ces mois de voyage. Ce n’était pas vraiment douloureux. Enfin si, parfois, un peu quand même, mais le plus souvent, c’était chaud, humide, sensuel, presque voluptueux. Après cela, elle m’a rejeté. Mais à l’instar des graines de café chiées par le Luwak, ce petit animal d’Indonésie, j’en suis ressorti meilleur. Enfin, je crois. « Afrique, mon Afrique » . Je ne suis pas noir, je ne suis pas nègre, je suis blanc de peau comme le disait Nougaro, mais Africain je le suis devenu par le coeur, par ma sueur, par mes larmes, par mes joies durant cette pérégrination essentielle. En devenant Africain, je suis devenu adulte. (…)
Préface d’Élisabeth Carrier