Une semaine après avoir décroché le titre EnduroGP, Steve HOLCOMBE s’est confié à ABC Communication pour évoquer sa saison 2017, sa relation particulière avec le team Beta Factory et ses objectifs pour la saison prochaine…
Bonjour Steve, quelle année ! Avec cette nouvelle catégorie EnduroGP, pensez-tu pouvoir être titré avec autant d’avance ?
Steve HOLCOMBE : « Honnêtement, quand je repense au début de saison, je ne pensais vraiment pas être en mesure de me battre pour le titre et encore moins de le remporter avec 48 points d’avance ! Je n’ai pas fait une bonne pré-saison… en tout cas, je n’étais pas satisfait et je n’étais clairement pas au niveau que je voulais être, donc j’étais assez nerveux et en manque de confiance en arrivant en Finlande. Mais j’ai pris une bonne décision lorsque j’ai rejoint Petteri SILVAN et des amis Finlandais quelques semaines avant la première course. J’ai beaucoup appris sur la technique de pilotage sur la neige en très peu de temps et cela m’a permis d’engranger un peu de confiance avant le premier GP. J’ai pris de gros points là-bas. Ensuite, se battre pour la gagne avec PHILLIPS en Espagne et finir deuxième pour moins de 2 secondes lors des deux journées fut très frustrant. Pourtant j’ai réussi à transformer cette frustration en confiance et je me suis alors entraîné dur pour le GP d’Italie. C’est là que ma saison a changé… j’ai senti que j’étais un pilote différent ! »
Dans quel secteur penses-tu avoir progressé le plus cette année ?
S.H : « Au niveau de mon pilotage, j’ai beaucoup progressé sur le sec et dans la poussière. Comme tout le monde le sait, j’adore rouler dans des conditions difficiles et ce n’était pas facile car la plupart des courses se sont déroulées sous la chaleur et dans la poussière. J’ai passé beaucoup de temps loin de chez moi, à m’entrainer dans ces conditions, et cela a payé ! Je gère mieux la pression désormais. Même si je pense que j’ai été assez solide mentalement durant toute ma « courte » carrière et cela je le dois à mes parents. Ils m’ont toujours laissé rouler comme je voulais, sans jamais me faire sentir la pression des résultats. C’est aussi comme cela que le team Beta fonctionne. Je suis meilleur en course lorsque je décide moi-même de ce que je peux et veux faire, que je gagne ou que je perde ! »
En 2015, lors de tes débuts sur le Mondial, avez-tu une seule fois imaginé que tu deviendrais double Champion du Monde deux ans après ?
S.H : « Jamais. Je n’y crois toujours pas d’ailleurs ! Ma saison 2015 s’apparente à un grand huit ! Ne pas faire le voyage au Chili, puis remporter le deuxième jour au Portugal pour mon second GP de l’année, et le lendemain, rentrer en Angleterre pour aller travailler, c’était très particulier ! Je définirai 2015 comme l’année des « et si »… Et si j’avais roulé au Chili, je pense sincèrement que je serai trois fois Champion du Monde à l’heure actuelle. Mais c’est comme ça, les choses ne se déroulent pas toujours comme elles le devraient. Mais je suis très reconnaissant de ce qui a découlé de cette première année en Mondial, du travail du team Boano, et je ne changerai rien à ce qu’il s’est passé. »
Comment as-tu géré ta saison 2017, GP après GP ?
S.H : « Je ne peux dévoiler mon secret et donner trop de détails… car c’est quelque chose que je pense avoir bien fait ! La pression la plus difficile à gérer fut d’aller chercher la plaque de leader, de gérer mes propres attentes pour prouver que je la méritais vraiment. Ceci à cause du fait que j’ai récupéré cette plaque de N°1 en profitant des problèmes mécaniques de Matt (PHILLIPS) en Italie et ainsi je ne pensais pas l’avoir récupéré de la bonne manière ! Ce n’est qu’après le Grand Prix en Allemagne que j’ai su au fond de moi que je la méritais, que je méritais d’être sur la plus haute marche du podium en tant que Champion EnduroGP ! »
Quel sentiment as-tu ressenti lors de ton Grand Prix à Hawkstone Park ?
S.H : « C’était irréel ! Ce qui est encore plus incroyable, c’est d’avoir remporté le premier jour et d’être parti assez confortablement devant le Dimanche avant de connaître des soucis mécaniques. Je me souviens avoir assisté à l’épreuve au Pays de Galles en 2008 ; j’avais 14 ans et j’étais subjugué par tous ces tops pilotes qui se « battaient » avec le terrain. C’était un de mes rêves de pouvoir un jour rouler sur un EnduroGP chez moi et c’en était un autre aussi que d’aller chercher la victoire. J’aurai adoré être titré ici… Peut-être l’année prochaine ! »
Quelques mots sur ton équipe. Il semblerait que vous ayez une relation particulière avec ton team manager Fabrizio DINI ?
S.H : « Je n’aurais certainement pas pu réaliser tout ce que j’ai fait ces deux dernières années sans cette équipe et cette moto. J’ai une très bonne relation avec mon mécanicien mais aussi avec les autres mécanos de l’équipe. Nous savons nous divertir en dehors et sur les courses mais quand c’est le moment d’être sérieux, nous faisons tous notre boulot à un très haut niveau. DINI n’est pas seulement mon team manager ; il a été aussi mon suiveur cette saison. C’est très important pour nous d’avoir cette relation de confiance, il m’a beaucoup aidé à retrouver la confiance sur les choix des trajectoires à prendre, et sur celui des réglages de la moto. J’ai été aussi bien conseillé par Steve PLAIN qui m’a suivi sur certains GP ; son aide m’a beaucoup apporté. Et puis, je m’entends très bien avec Alex (SALVINI) ; lui et sa famille m’ont accueilli en Italie les bras ouverts durant ces deux dernières années. Je suis vraiment reconnaissant pour tout ce qu’ils ont fait pour moi. Je n’oublie pas non plus tous les gens qui ne venaient pas sur les courses mais qui faisaient un travail énorme à l’usine. Beta est une marque très familiale et je me sens vraiment chez moi avec eux. »
Tournons nous maintenant vers 2018. Vas-tu changer de moto ou rester sur la 300 ?
S.H : « J’aimerais beaucoup rester sur la 300. C’est une excellente moto et je suis très excité à l’idée de rouler encore avec elle. Beta et moi avons la possibilité de travailler sur cette moto et de la faire encore plus progresser. Mais je dois me concerter avec Fabrizio et il me tarde de savoir ce qui m’attend dans les prochains mois… »
Champion de catégorie et Champion EnduroGP (scratch)… ce seront tes objectifs 2018 ?
S.H : « Assurément ! Je sais de quoi je suis capable et de quoi sont capables mes rivaux. Mais pour le moment, mes plans sont de profiter de l’intersaison, de comprendre aussi ce que nous avons appris cette saison et comment nous pouvons encore nous améliorer. Ensuite nous commencerons à planifier 2018. Mais je dois avouer que je suis déjà très impatient ! »
Steve HOLCOMBE Digest
Nom : HOLCOMBE
Prénom : Steve
Surnom : The Exmoor Beast
Nationalité : Great Britain
Date de Naissance : 16 Mai 1994
Lieu de Naissance : South Molton
Moto : Beta 300 RR
Numéro : 70
Palmarès :
2011 : Champion BEC Clubman
2012 : Champion BEC Expert – Champion BSEC U19
2014 : Champion d’Europe Junior E1– Champion BEC E1 – 3ème BSEC Elite
2015 : 3ème EWC Junior – Champion W2C – 2ème BEC
2016 : Champion du Monde Enduro 3
2017 : Champion du Monde EnduroGP
Texte/photo endurogp.org